La musique, les effets sonores et les technologies numériques dans le cinéma de science-fiction contemporain - Texte 3

Le silence peut aussi évoquer l’inaction et l’ennui, comme dans Passengers (Morten Tyldum, 2016), un voyage interstellaire qui tourne en histoire romantique classique où un garçon et une fille se rencontrent, se perdent puis se retrouvent. Dans une critique rédigée pour le magazine The Atlantic[8], Christopher Orr salue ces moments où, après un an de solitude sur l’Avalon, Jim, le seul des cinq mille passagers plongés en état d’hibernation à s’être réveillé par accident quatre-vingt-dix ans trop tôt, mange un bol de céréales ou s’assoit dans l’amphithéâtre du vaisseau, absorbé dans ses pensées. En d’autres endroits, la bande originale marie des séquences musicales enregistrées en studio, des sources numériques, des reprises de chansons pop et des envolées symphoniques quand survient un danger. Dès l’apparition à l’écran des logos de sociétés de production, à la quatrième seconde, un prélude musical se fait entendre, composé d’un bruit métallique, de notes de piano retravaillées en post-production et des sons de cloches entremêlées à d’autres strates sonores, qui se conjuguent dans un style doux et minimaliste. À 1 min 22 s, des cris générés par ordinateur (mais rappelant ceux des oiseaux exotiques dans les films de jungle des années quarante) signalent un risque imminent alors que l’Avalon se dirige vers un amas de météores. À l’approche de l’impact, des violons et des percussions viennent colorer cette partition typique de la musique généralement électronique de Thomas Newman, mais qui, dans ce cas-ci, a été enregistrée avec l’aide de treize musiciens de studio[9].

Avant que Jim ne réveille la belle Aurora (Jennifer Lawrence) pour partager avec elle son désespoir, on entend des extraits de divers tubes de Bobby Darin, de Bob Dylan et d’Elvis Presley; une mélodie aux tonalités pastorales rehaussée de cors de chasse tandis que Jim fixe son regard sur un hologramme de « La Planète-colonie Homestead II »; de la musique d’ascenseur sur l’imposant pont principal qui tient à la fois du centre commercial et du parc d’attractions; des bruits mécaniques ici et là. Enfin, juste avant que Jim et Aurora ne tombent amoureux (et qu’elle ne découvre qu’il l’a condamnée à mourir sur l’Avalon), ils s’aventurent ensemble dans l’espace.

Type de document (média)

Texte nativement numérique

Créateur

Éditeur

TECHNÈS

Date de diffusion

2020

Langue

fr

Format

text/html

Droits

© TECHNÈS, 2020. Certains droits réservés.

Licence

Identifiant

ark:/17444/98839g/2189

Date de modification de la fiche

2020-12-15
2022-10-18

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