Synchronisme son-image - Texte 3
Une des premières conditions d’un tournage image et son en extérieur a été celle d’un basculement technologique : le passage du son optique au son magnétique. Conçue dans un premier temps pour l’informatique, puis utilisée par la radio et le cinéma, la bande magnétique permet de passer du camion son à la valise son, un magnétophone portable autonome, d’abord à ressort, puis à piles. Dès 1949, Jean Rouch a commencé à utiliser un magnétophone français, l’Acémaphone Sgubi, tandis que Vittorio De Seta a réalisé ses films à partir de 1953 avec un appareil allemand, le Maihak[3], utilisé également par Marcel Carrière pour Les raquetteurs. Mais ce sont trois fabricants suisses, Perfectone, Stellavox et Kudelski, avec son célèbre Nagra, qui donneront son essor à cette technologie pendant les années 1950. La légèreté du magnétophone à bande magnétique permettait aux cinéastes d’enregistrer images et son en même temps, dans des lieux difficilement accessibles. Alors qu’il fallait attendre le développement de la pellicule, la bande magnétique offrait l’avantage d’écouter immédiatement ce que l’on venait d’enregistrer, avec le même appareil.