La profondeur de champ - Texte 4

Cette démonstration est un classique du genre qui conduit à une formule mathématique dont le but est d’être utilisable en pratique. Pour en arriver là, il a fallu faire plusieurs approximations en se plaçant dans des situations à la fois simples et idéales. Par exemple, l’origine des distances est déterminée à partir du centre optique, alors que, sur un plateau de cinéma, c’est le plan du capteur qui est pris en compte. De même, il est coutume dans certains cas de considérer que l’objet est suffisamment éloigné pour que son image se forme proche du foyer image de l’objectif. Dans ce cas, cette approximation conduit à définir des relations différentes selon la distance de mise au point à laquelle on travaille.

Mais, ce qui nous intéresse plus particulièrement ici est l’assimilation de l’objectif à une lentille mince supposée sans aberration. Cette condition nous impose de considérer le système comme parfait. Or, par principe, une lentille unique est entachée de tous les défauts optiques d’un système non corrigé. Dans ce cas, on nourrit le raisonnement d’une dimension pour le moins paradoxale. En effet, l’étude théorique de la profondeur de champ tend à ignorer les défauts réels des optiques, alors que c’est justement parce que l’ensemble des éléments qui concourent à fabriquer et à observer des images n’est pas parfait que la profondeur de champ existe. Par ailleurs, la qualité optique ainsi que les résidus de correction sont des vecteurs esthétiques importants.

La démonstration classique de la profondeur de champ confère au cercle de confusion un rôle important, mais très certainement en deçà de celui qui devrait lui être dévolu. Cette grandeur est fondamentale, car elle est le vecteur même de la spatialisation.

Mathématiquement, l’expression e = f ' α fait appel à deux concepts subjectifs :

f ', distance focale normale assimilée à la distance orthoscopique et α, critère de netteté angulaire moyen de l’œil humain. Ces deux notions sont très relatives, car elles sont liées au système visuel et dépendent de nombreux paramètres.

On comprendra donc que la notion de cercle de confusion ne peut être qu’ambiguë, puisqu’il s’agit d’un seuil. Cette définition mériterait d’être associée à l’adjectif différentiel, car il s’agit davantage d’un seuil différentiel que d’un seuil absolu. La profondeur de champ n’est pas un concept manichéen. La transition du net au flou n’est pas de nature binaire. Cela corrobore la terminologie adoptée, celle du continuum flou/net de profondeur, et atteste que cette quantification du flou n’est jamais que le prolongement logique de l’étude initiale portant sur la profondeur de champ.

Enfin, la chaîne photographique ou cinématographique est absente de la démonstration précédente, renforçant l’idée même qu’un seuil caractérisant un brutal passage du net au flou n’a pas vraiment de sens.

Type de document (média)

Texte nativement numérique

Créateur

Éditeur

TECHNÈS

Date de diffusion

2022

Langue

fr

Format

text/html

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Date de modification de la fiche

2022-04-22
2022-07-09

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